Dark Dream of Angel

Contexte

Prenez plus de 200 pays qui ne s'aiment pas des masses. Ajoutez-y une technologie florissante, incontrôlable, qui leur donne l'orgueil de se prendre pour des dieux. Finissez par une crise économique du genre cataclysme. Vous obtenez quoi ? Une guerre mondiale...

La troisième, à vrai dire. Et la pire. Ça a commencé par une tête nucléaire sur Taïwan tiré par Singapour, pour une sale histoire qui a retourné l'ONU. La Chine se rebiffe, les américains protègent l'ASEAN, les européens soutiennent la Chine, et tout le monde se fout joyeusement sur la tronche en l'espace d'un mois. Vu que chacun en avait gros sur la patate, les continents s'embrasent. Été 2217. Un mardi même. J'me souviens, il faisait beau.

Ça a duré comme ça durant cinq ans à peu près, on a levé le pied sur les bombes atomiques pour éviter de s'entre-décimer, mais ça cognait sévère. Tellement sévère qu'un beau matin, au-dessus des ruines de l'humanité, s'est élevé une nouvelle force. On était là, tranquille, à se massacrer, et une bande de piafs débarquent, détruisent tout, laissent un message et foutent le camp. Parait qu'c'était des Anges. Tripoli, Avril 2222. Direct, tout le monde commence à s'inquiéter. Et les voilà qui entrent au siège de l'ONU, frappent du poing sur la table, et nous disent en gros qu'on devrait penser à se calmer. Forcément, nous, on tire un peu la tronche, on s'écrase, et on continue nos petites affaires dans notre coin. Mais le cœur n'y était plus. À chaque fois qu'on se lançait dans un petit massacre, dans la logique du boulot quoi, ils arrivaient et foutaient le pire bordel qu'on ai jamais vu. Y'en avais de partout, et on savait pas d'où ils venaient. On s'est dit qu'on pourrait riposter, mais c'était déjà la galère pour en abattre un, alors une armée...

Finalement tout le monde s'est calmé. Vers 2224. Traités de paix en pagaille, chacun rentre chez soi. Comme toujours, après chaque fin de guerre, on en apprend des belles. On voit sortir ici des vampires, là des métamorphes. Certains anges pètent un disque dur et se mettent à attaquer à vu, se croient encore sur le champ de bataille. On compatissait, mais au fond ça nous faisait bien rire. Comme quoi même le Ciel pouvait se planter parfois. Forcément, après les conflits, faut compenser les pertes humaines, et là elles étaient lourdes. Onze douzièmes de l'humanité, zou ! À la trappe. Ça copule comme des lapins, pour le meilleur et souvent pour le pire. Des machins bizarres fleurissent, des anomalies, qui se répandent sur Terre. Des projets scientifiques avortés sortent de labos clandestins. Le grand chambardement.

Bienvenue à Naniwa ! Ancienne Osaka, fondée sur la péninsule Nord du Japon, cette ville moderne a émergé des cendres par la volonté des réfugiés. Un des nouveaux pôles du monde apaisé. Enfin, apaisé... Disons que tout le monde se tient droit, histoire de pas se faire taper sur les doigts. On a trouvé le Paradis au passage, il est juste au-dessus de nos têtes. Ça calme. Mais ça n'empêche pas les surineurs d'égorger à tout va l'imprudent un peu trop optimiste qui s'aventurerait tout seul dans les égouts. Ça n'empêche pas les financiers de sinistrer des pays depuis leurs ordinateurs. Ça n'empêche pas les hackers de forcer les bases de données du Pentagone, qui ont vu passer plus de monde que ta sœur, celle qui tapine dans le VIe.


Au fond, on fait ce qu'on peut pour survivre, comme toujours.


Welcome to Now, Naniwa, le cauchemar des anges, le rêve des hommes libres.